Édition du jeudi 15 juin 2006
La commune de Saint-Maur en conflit avec le préfet du Val-de-Marne
Le préfet du Val-de-Marne, Bernard Tomasini, a engagé une procédure de projet d'intérêt général pour imposer à la commune de Saint-Maur la construction de logements sociaux, rapporte le quotidien «Le Monde» (14/06).
Le journal indique que cette procédure est enclenchée «après un rendez-vous et plusieurs lettres restées sans suite» invitant le maire Jean-Louis Beaumont (DVD) à une «concertation sur le logement».
M. Tomasini devait se rendre à Saint-Maur, lundi 12 juin, dans le cadre d'une tournée dans les communes du département, mais, face à ce qu'elle considère comme une «action brutale», la mairie lui a fait savoir qu'elle retirait «son invitation à le recevoir».
Saint-Maur, 73.600 habitants, a perdu 3.000 habitants - surtout des jeunes - entre les deux derniers recensements et compte 750 habitations insalubres. Elle ne compte que 1.923 logements sociaux, soit un taux de 5,3%, loin du quota de 20% prévu par la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU). La commune se voit à ce titre prélever une amende annuelle de 1,324 million d'euros.
Le préfet conteste pour sa part un projet dans un quartier de la zone d'aménagement concerté (ZAC) qui prévoit un espace vert de 35.000 m2 mais aucun logement. A noter que quatre hectares sur 6,6 appartiennent à l'Education nationale, à la SNCF et à la RATP.
Dans un précédent projet, la commune avait prévu la reconstruction de la faculté, finalement regroupée à Créteil, avec l'université Paris-XII.
Le préfet estime quil sagit d«un gaspillage d'un foncier urbanisable remarquablement situé à proximité de la gare RER de La Varenne-Chennevières». Il remet sur la table un premier programme de la municipalité, qui prévoyait 700 logements, dont 200 sociaux et 150 en résidence étudiante, 8.000 m2 de bureaux et commerces, la reconstruction d'un collège et d'un gymnase et un espace vert d'un hectare. 14.000 m2 ont été réservés «pour un programme complémentaire à définir en concertation avec la municipalité».
«A l'hôtel de ville, on assure ne pas avoir reçu l'arrêté préfectoral», indique le quotidien. L'enquête publique a donc été lancée le 6 juin. La mairie est «bien décidée à mener cette procédure jusqu'à son terme, le 6 juillet». Des avocats étudient les recours possibles.</sc
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